RURAL (AMÉNAGEMENT)

RURAL (AMÉNAGEMENT)
RURAL (AMÉNAGEMENT)

Le terme «aménagement» dérive du mot «ménage». Ce dernier prend son origine dans le mentio latin, c’est-à-dire la demeure. Il désigne tout ce qui concerne les soins, la surveillance de ce qui intéresse la maison. Ménager son bien, c’est l’utiliser de manière que rien ne soit perdu. Le sens s’étend de la maison au champ; Olivier de Serres parle ainsi du «mesnage des champs». «Ménage» a donné «ménagement»: art de conduire, de diriger, de manier (Littré), qui est devenu le «management ». L’aménagement est à la fois l’action entreprise pour gérer au mieux les biens et le résultat de cette action; l’aménagement d’une forêt consiste tout autant à mettre en place les layons qui en permettent l’accès que d’en régler les coupes. L’aménagement du territoire implique une idée de gestion appliquée à l’ensemble des ressources nationales, et notamment de l’espace qui devient par endroits un bien rare. L’urbaniste américain Adam le définit comme «la science, l’art et la politique dont l’objet est de créer le milieu nécessaire à la production et au développement des valeurs humaines».

L’espace rural est, au sens étymologique du terme (rus ), la campagne. Il regroupe l’espace naturel et l’espace agricole. Le premier est représenté par les surfaces non aménagées par l’homme; c’est le cas, en France, des zones de haute montagne, de marécages, de secteurs laissés à l’abandon, ce qui représentait, en 1963, 7,5 p. 100 du territoire national. Le second désigne la portion de l’espace aménagée en vue de la production agricole et couverte de ce fait d’une végétation utilisée par l’homme. En 1963, les terres labourables, les surfaces toujours couvertes d’herbe, les forêts, les vergers et les vignes s’étendaient sur 82 p. 100 de l’ensemble du territoire français. Le cadre et les conditions de vie en milieu rural permettent de le distinguer du milieu urbain beaucoup plus que les mentalités de ceux qui y vivent, car les différences de mentalité entre populations rurale et urbaine s’estompent progressivement. On peut aussi tenter de définir l’espace rural comme la partie de l’espace qui n’est pas urbain. En fait, l’espace urbain, celui qui est occupé par les villes et leurs équipements, est tout aussi difficile à caractériser que l’espace rural. Deux critères restent dominants: une forte densité de population et son caractère artificiel. La végétation y est très clairsemée; la surface imperméable recouverte de matériaux durs, l’espace haché par des constructions qui cloisonnent l’atmosphère limitent la turbulence, ce qui permet une certaine accumulation des gaz, généralement plus ou moins toxiques, et des poussières. Mais les zones séparant ces deux domaines, l’urbain et le rural, sont relativement mal délimitées; elles n’intéressent d’ailleurs que des surfaces assez restreintes (J. Dollfus, 1970).

L’aménagement rural est une partie intégrante de l’aménagement du territoire, et cela d’autant plus que, si le milieu rural est bien le théâtre des activités agricoles, il est aussi une réserve d’espace, et qu’il prend de plus en plus d’importance pour rendre viable la société industrielle et urbaine. L’action d’aménagement, qu’il s’agisse du territoire national, d’une région ou d’une zone rurale, résulte d’un choix politique motivé par certaines situations économiques ou sociologiques. Ce choix implique la définition d’objectifs dont la mise en œuvre doit être adaptée aux contraintes résultant du milieu naturel et humain. Elles se manifestent à des échelles géographiques extrêmement variées. À grande échelle, elles correspondent aux lignes moyennes de la physiographie et du climat. Elles ont imprimé leurs caractéristiques aux situations locales, ce qui se traduit par l’existence de paysages spécifiques de chacune d’elles. À une échelle plus élémentaire, celle de la commune, du terroir ou de l’unité de production, se manifestent également des contraintes. Les conditions de vie de chaque jour ont imposé un aménagement fonctionnel qui s’est traduit par certaines dispositions des villages et des champs. Au cours de l’histoire, ces contraintes ont varié. Les conditions d’aménagement se sont modifiées en fonction des variations de la densité de la population, et des modes de tenure, si bien que l’examen d’une situation actuelle ne correspond plus aux structures logiques qui semblent avoir été implantées dans des périodes historiques reculées.

Étudier, au XXe siècle, l’aménagement du milieu rural implique donc un bref rappel historique qui permette de mettre en évidence les données qui ont présidé aux aménagements primitifs. Dans une deuxième étape, il convient d’examiner quelles pourraient être de nos jours les conditions d’un aménagement rationnel. La confrontation de ces situations fait apparaître le caractère contingent des projets que l’on peut établir dans une conjoncture donnée et rappelle que l’aménagement du milieu rural, comme celui du territoire, est une action continue qui implique un état d’esprit bien plus que la mise en place des éléments d’un plan définitif. Quoique faisant appel à des observations provenant de différentes régions du monde, l’aménagement du milieu rural sera étudié ici essentiellement à partir d’exemples tirés de situations existant dans l’Europe de l’Ouest.

1. Rappel historique

C’est vraisemblablement quand l’homme est passé d’une activité de cueillette à l’activité agricole qu’il a commencé spontanément à aménager le milieu. En effet, l’agriculture devait satisfaire à tous les besoins de la communauté, qu’il s’agisse de l’alimentation, du vêtement, du chauffage et même de certains matériaux nécessaires à l’industrie primitive. Chaque famille devait donc disposer, sur un territoire donné, de ces différentes productions, ce qui conduisait à un certain découpage de l’espace rural. Cette situation s’est d’ailleurs prolongée jusqu’à un passé récent, et l’on en retrouve l’influence sur les aménagements actuels.

Les géographes et les historiens du milieu rural se sont efforcés de définir, à partir de l’observation, un certain nombre de cas types. D’après G. Roupnel (1932), le village a constitué, à l’origine, le noyau de toute l’organisation rurale. Il en distingue trois types:

– le village de source , qui se caractérise non seulement par l’existence d’un point d’eau, ressource indispensable, mais également par l’ambiance qui entoure celui-ci;

– le village de vallée , qui est installé au voisinage d’une rivière. Les ressources en eau sont assurées, de même qu’une végétation relativement luxuriante et des terres d’une culture souvent facile. C’est aussi une voie de communication. Mais le site choisi pour installer le village n’est pas quelconque: c’est un promontoire qui permet d’échapper aux inondations, ou la proximité d’un gué permettant d’atteindre aisément l’autre rive. Ainsi, dans ce type de village, les maisons peuvent être soit alignées le long de la rivière, soit au contraire ramassées sur le mouvement de terrain où le village s’est réfugié. Elles peuvent être enfin groupées en amphithéâtre, les rues s’orientant vers le gué ou vers un point du rivage où l’accès à l’eau est facile;

– le village de cime , qui semble traduire le souci d’assurer une sécurité. Par la difficulté de l’accès et une position privilégiée pour l’observation, la population peut se défendre contre l’ennemi.

Ces situations primitives ont évolué à mesure que le pouvoir central imposait son autorité: les habitants des villages des cimes descendaient vers la plaine, les villages de plaine s’étendaient le long des routes. Quant aux villages de source, leur évolution a dépendu de l’abondance des ressources en eau et de la situation géographique générale. Plus tard, avec les Romains et, ultérieurement, après les invasions barbares, se sont créés de grands domaines constitués d’une surface de terre plus ou moins étendue autour de l’habitation du maître: la villa . Celle-ci est souvent devenue le centre d’un village, mais, suivant les modes de tenure ou les circonstances, les chaumières des paysans sont restées groupées autour de ce centre ou se sont réparties dans la campagne. Parfois, ces modestes demeures s’implantaient de chaque côté de la route qui desservait une voie d’accès principale, et cette disposition se rencontre souvent dans les anciens défrichements.

À ces situations de village, à l’extension du finage, c’est-à-dire de l’ensemble des terres cultivées par les habitants, à l’influence des coutumes correspondent des dispositions différentes des champs (A. Meynier, 1958).

Dans les pays dits d’«open field», les parcelles sont très allongées. Elles avaient vraisemblablement à certaines époques des dimensions types correspondant à ce qu’un attelage pouvait cultiver en un jour, soit une trentaine d’ares. Mais la forme n’en était pas quelconque: la longueur de deux à trois cents mètres correspondait à ce qu’un attelage pouvait parcourir sans être trop essoufflé. De grandes lanières découpaient la campagne d’une manière presque géométrique: c’était autrefois les pays de l’assolement triennal, où les travaux des champs s’effectuaient à des périodes déterminées et où une partie du finage était consacrée à la même culture. Ainsi, à une période donnée, l’ensemble des agriculteurs travaillaient dans la même zone, ce qui permettait à chacun de cultiver son bien sans trop risquer de gêner son voisin. À ces paysages conviennent des types de villages assez variés: soit des groupes de maisons assez irréguliers, soit des maisons alignées le long d’une route, disposées suivant une direction circulaire, autour d’une place centrale, ces dispositions correspondant à celles des voies d’accès ou au fait que le village avait pu se développer en plusieurs étapes.

À l’opposé se trouvent les pays dits d’«enclos», caractérisés par le fait que les champs sont entourés par une clôture. Celle-ci peut être constituée par une haie, soit plantée au même niveau que le terrain, soit au contraire surmontant un talus. Dans ce cas, les chemins qui relient les champs entre eux sont en contrebas et servent ainsi plus ou moins à écouler l’eau collectée par les fossés tracés au bas des talus; ce sont les «chemins creux». On rencontre aussi des murs de pierres sèches. Les géographes qui ont décrit les pays d’enclos insistent sur le fait que les champs y sont de forme ramassée, par opposition aux parcelles allongées, qui caractérisent les régions d’open field. Mais, là encore, de nombreuses exceptions aux types de références sont signalées par les auteurs. Ces exceptions correspondent souvent à une évolution des structures rurales liées à l’adoption d’une nouvelle législation.

L’habitat dans les pays de bocage est généralement dispersé. On y trouve cependant des villages ou des hameaux constitués de quelques maisons, parfois rassemblés en communes. Cette distinction entre village, ensemble d’habitations entouré par les terres de culture, et commune, qui correspond à l’existence de plusieurs hameaux (jusqu’à une dizaine), réapparaît dans les structures modernes.

Les géographes définissent parfois un autre type de paysage rural, intéressant les pays méditerranéens, où seraient juxtaposés le type «open field» et le type «pays d’enclos». Une caractéristique particulière marque toutefois ces régions: même quand leur aspect s’apparente au type «open field», les champs y sont presque toujours de formes plus trapues.

Enfin, aux environs immédiats des grandes villes, un paysage particulier s’est dessiné, reflétant l’influence de l’agglomération. Le front de contact entre la zone bâtie et la campagne se présente sous forme de groupes d’habitations agglomérées le long des voies d’accès ou constituant des amas plus ou moins organisés. Dans les espaces non bâtis s’étendent des petites exploitations où des horticulteurs et des producteurs de lait fournissent les denrées périssables nécessaires aux citadins. Comme le fait remarquer Gaston Bardet (1967), il y a, à côté d’un urbanisme, un «orbanisme».

D’une façon plus générale, quel que soit l’agencement des champs cultivés, le territoire de la commune est subdivisé en lots (on dit parfois en quartiers). Les différentes productions sont réparties en fonction du terrain: dans la vallée les pâturages, sur les plateaux les céréales, sur les pentes, souvent disposées en terrasses, les cultures fruitières, maraîchères, ou la vigne. Si la pente est trop forte, on rencontre la forêt. L’aménagement de certains territoires impliquait la disposition pour chaque famille d’un lot de terre dans chacune de ces situations, l’exploitation pouvant se faire en commun ou isolément. C’est probablement l’adaptation des productions aux aptitudes des terrains qui a conféré à bien des paysages une diversité qui en fait le charme.

Cette évocation du passé montre que les corrélations existant entre l’habitat, la forme du village et celle des champs ont eu à l’origine des raisons fonctionnelles: c’était donc bien un aménagement du milieu rural.

2. Les problèmes modernes

L’agriculture reste encore l’activité principale s’exerçant dans l’espace rural, mais ses objectifs et ses moyens se sont profondément modifiés. Il ne s’agit plus maintenant de produire tous les biens nécessaires à la famille ou à la collectivité locale, mais d’assurer un approvisionnement à l’échelle nationale ou mondiale. C’est dire que les conditions économiques exercent une influence considérable sur le choix des cultures et les moyens à mettre en œuvre. Ceux-ci ont d’ailleurs beaucoup évolué. Les engrais, l’irrigation, le drainage ont profondément modifié la notion de vocation des terrains, et les techniques du génie civil permettent même d’atténuer l’influence du relief. Si l’on ajoute les possibilités offertes par les produits de défense des cultures et la mécanisation, on peut parler d’une mutation de l’activité traditionnelle. Par exemple, l’obtention d’une quantité donnée de biens nécessite une surface et une main-d’œuvre nettement moindres que par le passé. D’autre part, les régions agricoles tendent à spécialiser leur production. En outre, on a tendance à faire jouer à l’agriculture, lors de l’aménagement, des rôles qui ne résultent pas directement de sa fonction de production. En lui affectant certaines zones, on tente de maîtriser l’extension de quelques milieux urbains. On estime qu’elle doit assurer la protection contre certains fléaux, tels que l’incendie, ou contre une évolution anarchique d’un milieu naturel laissé à l’abandon.

Enfin, l’espace rural doit être considéré comme un complément de l’environnement du citadin, qui cherche à y trouver des conditions d’existence lui permettant de rétablir un équilibre physiologique et psychique compromis par la vie urbaine.

L’aménagement rural devient ainsi de plus en plus dépendant de l’influence des autres milieux et de l’activité générale de la nation. En revanche, grâce au progrès technique, il est possible de modifier, voire de supprimer, des contraintes qui, naguère, étaient des données invariables de l’aménagement.

Les contraintes à l’échelle des grandes régions

Les contraintes à l’échelle des grandes régions sont extrêmement variées et dépendent de la situation économique, sociologique et politique de chaque pays.

Une contrainte essentielle est l’évolution démographique du milieu rural. Comme le montre le graphique de la figure 1, la population rurale ne cesse de décroître, avec, comme corollaire, une augmentation de la population urbaine.

C’est ainsi qu’en France l’attraction exercée par plusieurs grandes villes, Paris en particulier, a provoqué une dépopulation de certaines régions; J.-F. Gravier (1949), dans son ouvrage Paris et le désert français , souligne les conséquences de cet état de fait. Dans certains départements français, la population est devenue insuffisante pour justifier ou utiliser les infrastructures existantes. Les instituteurs manquent d’élèves, les églises de fidèles et les commerçants de clients. Une paralysie générale gagne ces régions, et l’on y constate un vieillissement des habitants, les jeunes migrant vers des villes ou des zones où l’activité économique est plus intense, le nombre d’emplois plus important et les chances de promotion sociale supérieures. Inversement, dans d’autres zones, la population est pléthorique, les services publics sont insuffisants et apparaissent un certain nombre d’inconvénients tels que des pollutions, des difficultés de circulation.

Il est donc nécessaire que les gouvernements interviennent pour assurer un certain équilibre (cf. AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE, sociologie des RURAUX).

On constate toutefois, depuis quelques années, un phénomène spontané: c’est le choix de résidences principales en milieu rural par des populations ayant une activité urbaine. Il faut y ajouter les néoruraux, qui sont des urbains s’efforçant de se réinsérer dans le monde agricole avec des techniques traditionnelles.

Du point de vue le plus général, l’aménagement rural concerne l’utilisation des ressources en terre et en eau.

Le problème de l’eau

Ce sont probablement les modifications de contraintes liées aux insuffisances et aux excès d’eau qui nécessitent les aménagements à plus grande échelle. C’est ainsi qu’en ex-U.R.S.S. il a été prévu de prélever sur le débit des rivières s’écoulant vers le nord des quantités nécessaires à l’irrigation des zones méridionales du territoire. Un pareil projet comporte d’abord une étude à très vaste échelle du bilan de l’eau; il importe en effet que les prélèvements effectués ne diminuent pas les écoulements au-dessous d’un certain seuil correspondant aux besoins de la navigation, au développement de la faune, en particulier piscicole, et à l’alimentation en eau des populations. De même, les quantités d’eau prélevées devraient pouvoir être restituées aux périodes où elles seraient le plus nécessaires, c’est-à-dire en été. Cette condition a conduit à créer de vastes lacs naturels, sources d’ailleurs de nouvelles richesses. D’autre part, les canaux établissant la liaison entre tous les éléments de ce système constituent des voies d’eau navigables utiles à l’économie générale du pays. Ainsi, une condition générale nécessaire à l’évolution du milieu rural dans les zones sud de l’exU.R.S.S. a conduit à l’établissement d’un plan intéressant l’économie générale du pays. Il est capital de noter que, pour accepter la mise en place et le fonctionnement d’une pareille infrastructure, de très nombreuses études de détails ont été nécessaires pour évaluer les incidences que pouvaient avoir localement les modifications du régime hydrique. Il semble que ce plan ne soit que partiellement réalisé.

En France, les projets de ce type ont été moins ambitieux; ils ont surtout visé à une meilleure utilisation des ressources en eau, à l’échelle régionale. Des organismes spéciaux, les compagnies d’économie mixte, ont été créés, de manière que l’ensemble du plan et de sa mise en œuvre soit surveillé par le même maître d’œuvre. Si les investissements viennent de l’État, de telles sociétés ont l’obligation d’assurer leur fonctionnement en faisant rétribuer les services rendus, par exemple la quantité d’eau utilisée par un usager. C’est sur ce principe qu’ont été fondées la Compagnie nationale du bas Rhône-Languedoc, la Compagnie des coteaux de Gascogne, la Compagnie du canal de Provence. Chacune de ces compagnies doit prélever de l’eau dans une ou plusieurs rivières existantes et la redistribuer aux agriculteurs, mais aussi aux industriels et aux particuliers. Une fois le réseau d’amenée d’eau installé, de tels organismes sont obligés, comme des compagnies privées, d’assurer un «service après vente», ce qui les conduit à s’insérer profondément dans l’économie de chacune des régions. Ainsi, il faut envisager l’exploitation à des fins touristiques des plans d’eau qui ont été créés, essayer de constituer des marchés pour permettre la commercialisation des produits agricoles, aider enfin les agriculteurs eux-mêmes à adapter leur système de culture aux possibilités que leur offre la présence de l’eau.

Les ressources foncières

Une autre contrainte importante provient de la surface limitée des terres cultivables. Il s’agit donc soit de créer, en quelque sorte, de nouvelles terres, soit d’améliorer les sols existants en les protégeant contre l’excès d’eau ou l’érosion.

Aux Pays-Bas, depuis le XIIIe siècle, l’homme s’efforce d’arracher à la mer des terrains qu’il transforme en zones cultivées. Depuis cette époque, des plans très étudiés ont été mis au point pour mettre hors d’eau les zones constituées par ces vastes lagunes qui caractérisent les rivages de ce pays. C’est de nouveau l’État qui, par l’intermédiaire d’un organisme local, construit les digues, trace des canaux de drainage, construit et assure le fonctionnement des stations de pompage et entreprend la mise en culture des terrains pendant les premières années qui suivent l’assainissement. Le couronnement de l’entreprise consiste à établir un plan de colonisation en créant villes, villages et infrastructures routières. Il en sera reparlé plus loin.

En Italie, les Consorzi di Bonifica doivent aménager un bassin versant de manière à contrôler le ruissellement pour limiter l’érosion et assurer une bonne économie de l’eau.

C’est un peu dans le même esprit que s’est créée aux États-Unis la Tennessee Valley Authority, qui a pour but de réanimer une vaste région gravement dépeuplée à la suite des dégâts causés par l’érosion. Non seulement ce service se préoccupait du contrôle des phénomènes naturels, ce qui impliquait une rénovation de l’agriculture, mais encore ses activités ont dû être étendues à d’autres domaines (on a implanté, en particulier, des industries).

En France, d’assez nombreuses actions, plus modestes, ont été entreprises dans le même esprit. C’est d’abord tout un programme d’assainissement des marais de l’Ouest (dans la Loire et dans la Gironde). Les services du génie rural dirigent la mise en œuvre des programmes, la gestion étant assurée par les syndicats de marais. Dans d’autres régions, les S.A.F.E.R. (sociétés d’aménagement foncier et d’établissement rural) s’emploient à remettre en culture des terres peu ou mal exploitées, afin de permettre aux exploitations préexistantes d’avoir une dimension suffisante pour que leur chiffre d’affaires assure la vie d’un agriculteur et de sa famille. De nombreuses initiatives de ce genre ont été prises et se concrétisent par la création de sociétés ayant une vocation régionale. Par exemple, les sociétés de mise en valeur de la Corse (Somivac) ou du Limousin (Somival) ont pour but de promouvoir un développement régional ayant plus particulièrement pour base celui de l’agriculture, en multipliant les travaux de moyenne importance assurant drainage, irrigation, structuration des exploitations, développement de centres commerciaux.

Les contraintes élémentaires

À l’échelle locale, d’autres contraintes apparaissent qui commandent plus étroitement les rapports de l’homme et du milieu, et dont on a vu qu’elles transparaissaient souvent à travers les anciennes structures qui s’étaient mises en place dans un passé plus ou moins lointain. C’est en définissant et en hiérarchisant ces contraintes que l’on peut envisager un aménagement rationnel du milieu rural qui soit aussi un aménagement humain répondant aux besoins des individus, de la famille et de la collectivité.

L’établissement d’un plan d’aménagement doit comporter:

– des enquêtes et des analyses qui caractérisent la situation actuelle et définissent les principales contraintes;

– une évaluation des besoins et des activités qui ressortent éventuellement des relations à établir entre les hommes et les structures existantes ou souhaitables, qui fixe les objectifs;

– une synthèse résultant de la confrontation entre les objectifs et les contraintes, et qui représente le plan lui-même;

– le programme de réalisation;

– les mises au point d’actions d’information et d’animation, qui ont pour but de faire participer les populations à la réalisation de plans: ceux-ci sont de diverse nature. Les Plans d’occupation des sols (P.O.S., 1970) définissent l’affectation des surfaces suivant les types d’activités (agricole, urbaine, etc.). L’aménagement des surfaces affectées à des activités non agricoles est l’objet d’un Schéma directeur d’aménagement et d’urbanisme (S.D.A.U., 1969). Celui des terrains agricoles d’un Plan d’aménagement rural (P.A.R., 1970).

Une telle attitude a fait l’objet d’une doctrine, le «ruralisme», qui a été proposé par M. Poiré (1914) et reprise par L. Leroy (1960).

L’examen des différentes contraintes élémentaires permettra d’évoquer les principales démarches nécessaires à l’établissement du plan.

La terre

Le terme général de terre désigne ici les surfaces qui constituent le territoire à aménager.

L’aménagement rural devant être au moins pour une grande part agricole, il faut mettre en évidence les aptitudes agricoles et forestières. Ces aptitudes dépendent en partie des conditions du milieu physique, ce qui implique la connaissance du sol et du climat.

La carte des sols est un document où figurent non seulement les propriétés de la couche superficielle, mais aussi les caractéristiques de la formation naturelle dont la couche labourée ne constitue que la partie supérieure. C’est la pédologie qui fournit les données fondamentales permettant de dresser la carte des sols [cf. PÉDOLOGIE]. À partir des cartes de sols, on établit des cartes dites thématiques où l’on fait apparaître soit la nécessité de certaines améliorations foncières (drainage, nivellement, irrigation, etc.), soit les aptitudes à certaines productions; cette seconde carte nécessite d’ailleurs l’établissement préalable de la première (cf. SOLS, pl. II).

Il faut juxtaposer à la carte des sols des cartes représentant la topographie et le climat. Les données climatiques importantes sont les températures extrêmes, notamment minimales, et le déficit climatique, c’est-à-dire le déficit de la pluviométrie sur l’évapotranspiration. La carte ci-contre (fig. 2) indique les variations de productions induites en France par les conditions climatiques (L. Turc, 1967).

Les classifications des terrains reposent sur des combinaisons de critères du milieu naturel, comme la nature des sols, la topographie, le déficit climatique. Certaines de ces classifications distinguent les grandes aptitudes de l’espace rural: polyculture, pâturage, forêt, loisirs, exploitation minière, développement urbain, protection intégrale (parcs, réserves), conservation (contrôle de l’érosion). La classification du Service de conservation des sols des États-Unis s’appuie sur des caractéristiques telles que nature du sol, pente, susceptibilité à l’érosion; elle distingue sept classes de sols; quatre sont utilisables pour la culture, deux pour la prairie permanente ou la forêt, la dernière, où les sols sont plus fragiles, comme réserve naturelle ou terrain de récréation.

On retrouve dans certains des paysages traditionnels européens l’influence de ces facteurs. Les régions de plateaux sont couvertes de cultures ou de pâturages plus ou moins extensifs suivant la nature du sol et les caractéristiques du climat, alors que, selon les conditions d’humidité, les terres de la vallée sont consacrées à l’agriculture ou à la production de l’herbe. Entre les deux, la «côte» est couverte, suivant sa pente, de bois ou de prairies, de vignobles ou de vergers.

L’évaluation des aptitudes utilise également les informations sur le niveau actuel des productions. C’est souvent en raison de l’urgence des réponses, des documents et moyens disponibles, de la superficie de la région considérée que les techniciens tiennent compte en tout ou en partie de l’ensemble des critères intervenant sur les aptitudes.

L’évaluation des productivités est fondée sur une série de méthodes consistant à comparer les rendements moyens des principales cultures produites dans une région donnée et sur chaque type de sol. Le Service de cartographie des sols des États-Unis emploie un indice de productivité fondé sur ce principe. Certains indices, comme celui qui a été proposé par R. Storie (1933), utilisent des produits de facteurs élémentaires; d’autres méthodes consistent à établir un ordre en fonction des données recueillies.

En Europe, et plus spécialement en Allemagne, les principes d’évaluation consistent à noter un certain nombre de conditions ou de facteurs caractérisant le milieu et à additionner les points obtenus. Dans un système utilisé en Bavière, on distingue les conditions de sols notées de 0 à 30, les conditions de climats notées de 0 à 20, les autres facteurs naturels de 0 à 60 et les facteurs économiques de 0 à 10.

Si les critères permettant de caractériser les terrains restent à peu près les mêmes (nature, épaisseur, texture du sol, conditions de drainage, etc.), les autres facteurs, et surtout le poids qui leur est accordé, varient en fonction des régions.

En France, les études de potentialités développées, soit dans les départements de l’Ardèche et de la Charente-Maritime, soit dans la région de Toulouse, font intervenir des facteurs économiques tels que la structure des unités de production, la distribution des terres et leur distance à la ferme, l’éloignement des marchés, les conditions de travail.

Distribution des terres, parcellement

La structuration de la campagne est plus ou moins anarchique du fait des influences diverses, notamment géographiques, qui se sont superposées, et, en Europe occidentale, du fait de l’influence des lois de succession, de la désertion des campagnes. Les tailles des parcelles ont souvent diminué; leur position par rapport à la ferme, qui n’obéit, semble-t-il, à aucune règle, dépend de cessions, d’achats ou de partage entre héritiers.

On examinera les facteurs principaux qui peuvent servir de guide soit pour réaménager certains territoires, soit pour aménager les terrains récemment mis à la disposition des hommes.

La distance des champs par rapport à la ferme constitue parfois un handicap très lourd pour l’agriculteur (tabl. 1). Il faut aussi tenir compte du relief; une dénivellation de l’ordre de 300 à 400 mètres exige une heure de marche (soit environ 4 km) de plus qu’en terrain plat. La vitesse de déplacement d’un attelage est du même ordre que celle d’un piéton. Bien que les véhicules automobiles soient plus rapides, il serait imprudent, étant donné l’état des chemins ruraux, de tabler sur des vitesses 1,5 à 2 fois supérieures. Suivant certaines observations faites aux Pays-Bas, les conditions de culture paraissent plus extensives lorsque la distance à la ferme dépasse 1 200 à 1 500 mètres.

En France, la loi Caziot (1941) prévoit que les parcelles qui sont regroupées lors du remembrement ne doivent pas être éloignées de plus de 3 kilomètres de l’exploitation; en Espagne, cette distance est limitée à 2 kilomètres. Ces convergences de données tiennent aux considérations précédentes.

La forme et les dimensions des champs sont des éléments importants. Aux Pays-Bas, c’est à propos de la mise en valeur des terrains repris sur la mer que les spécialistes ont été conduits à définir les caractéristiques du champ. Celui-ci doit être, autant que possible, d’une forme simple, c’est-à-dire carré ou rectangulaire, cette dernière forme étant d’ailleurs la plus recommandable. La largeur des champs dépend principalement des engins utilisés; une faible largeur peut causer une perte de temps.

Dans l’hypothèse où la longueur des champs et leur distance à la ferme n’entraînent pas d’impossibilités du point de vue des techniques agricoles, des chercheurs ont tenté d’évaluer la variation du coût des investissements et des conditions de production (importance des déplacements, des charrois en particulier) résultant de la longueur des parcelles. La variation des coûts par hectare, en fonction de la longueur des lots, présente l’allure d’une parabole à axe vertical. Le coût minimal correspond à une longueur de l’ordre de 1 kilomètre pour les fermes productrices de lait, 800 mètres pour les terres arables, 400 mètres pour les productions horticoles et seulement 200 à 300 mètres pour les serres.

La maîtrise de l’eau (apport d’eau supplémentaire, évacuation des excédents) est une condition essentielle de la productivité agricole (cf. EAU - L’eau en agriculture). L’évacuation des eaux impose l’existence d’un réseau primaire de fossés aboutissant à un émissaire et un modelé de la surface du champ ou un drainage avec des tuyaux enterrés, ce qui peut avoir des conséquences sur les largeurs maximales des champs. Aux Pays-Bas, C. A. P. Takes (1958) estime qu’une file de drains ne doit pas dépasser 150 à 200 mètres, ce qui ferait 300 à 400 mètres pour la largeur du champ. En effet, si les files de drains sont trop longues, on est amené à placer leur extrémité et les collecteurs plus profondément, pour que la pente moyenne soit suffisante. Il en résulte une augmentation du coût, et l’on peut être conduit à placer les drains dans une couche imperméable. L’amenée de l’eau pour l’irrigation, par fossés ou par canalisations enterrées, impose de même des contraintes capables d’intervenir sur le parcellaire.

Signalons aussi la protection contre l’érosion (cf. SOLS - Érosion) qui nécessite soit la construction d’ouvrages spéciaux ou de dispositifs antiérosifs, soit le dessin de paysages particuliers (culture en courbes de niveau, alternance de zones cultivées et enherbées).

Le territoire rural doit enfin être équipé (adduction d’eau potable, assainissement urbain) en tenant compte des services à rendre aux habitants qui vivent, en permanence ou occasionnellement, dans le milieu rural.

Il est évident qu’à partir de ces données on peut envisager de découper une campagne homogène en parcelles ayant les dimensions idéales, les critères de découpage dépendant de diverses circonstances, car celles qui ont été évoquées ne sont pas les seules qui soient susceptibles d’être prises en compte.

Il est évident qu’à partir de ces données on peut envisager de découper une campagne homogène en parcelles ayant les dimensions idéales, les critères de découpage dépendant de diverses circonstances, car celles qui ont été évoquées ne sont pas les seules qui soient susceptibles d’être prises en compte.

Dans les pays anciennement cultivés, le parcellement dépend de toute l’histoire de la région. Un certain nombre de mesures législatives ont été prises pour favoriser le regroupement des terrains appartenant à une même exploitation: c’est le remembrement . Dans presque tous les pays d’Europe, parfois dès le début du XIXe siècle comme ce fut le cas au Danemark, un effort a été fait pour remembrer les exploitations.

En France, en 1929, l’enquête agricole montre que sur les 55 millions d’hectares du territoire métropolitain, 34 (dont 20 millions d’hectares labourables) sont utilisés pour les productions agricoles. À cette époque, sur 100 exploitations, 72 comportaient moins de 10 hectares, 25 de 10 à 50, et 3 de plus de 50. D’après ce document, la surface moyenne de la parcelle était de l’ordre de 35 ares. C’est la loi Chauveau du 27 novembre 1918 qui a lancé le mouvement de remembrement, qui s’est poursuivi intensément depuis cette date. Mais, dans les pays de vieille culture, et plus particulièrement de polyculture, le remembrement doit tenir compte des aptitudes des terrains d’une même exploitation et faire que les intéressés puissent trouver, en fin d’opération, sensiblement les mêmes surfaces en terres cultivables (prés, cultures diverses, bois) qu’ils en possédaient au départ. Cette exigence s’oppose au regroupement des terres à la proximité immédiate des exploitations. La distribution des terres en fonction du relief devient alors un élément majeur du plan.

L’exploitation

Il faut comprendre par le terme «exploitation» les bâtiments et la surface disponible pour l’exploitant. En Europe occidentale, un gros effort a dû être entrepris pour moderniser l’habitat rural. Celui-ci était constitué traditionnellement par des bâtiments rustiques, souvent mal éclairés, qui ne comprenaient pas un nombre de pièces suffisant pour permettre aux membres de la famille de s’isoler. Ils étaient dépourvus le plus souvent d’installations sanitaires. Cette situation est en train d’évoluer (peut-être encore trop lentement) grâce aux programmes d’électrification et d’adduction d’eau.

Les bâtiments d’exploitation du passé étaient souvent malsains, peu fonctionnels et difficiles à réaménager; ils possédaient, en revanche, une qualité évidente du fait de leurs matériaux et de leur mode de construction; ils étaient particulièrement adaptés au paysage, dont ils constituaient un des éléments essentiels. Il convient que la modernisation des bâtiments d’exploitation tienne compte de ce facteur.

Une donnée très importante doit servir de base à tout réaménagement: c’est la surface optimale de l’exploitation permettant à la famille de disposer d’un revenu suffisant. Malheureusement, cette surface est difficile à déterminer, car elle dépend de la fertilité des terrains, des types de culture praticables en fonction du sol, du climat et de l’existence de certains marchés. Les diverses études à ce sujet, faites par les chambres d’agriculture, aboutissent à fixer des fourchettes très larges. Pour donner une idée de l’influence de ces facteurs, on se rapportera à quelques références établies lors des études préalables à la réalisation du plan de Constantine (1958) (tabl. 2). Dans ce cas encore se dessinent, autour de contraintes particulières, des données générales d’un aménagement. Ce qui est remarquable, c’est que très rapidement cette surface augmente à mesure que s’intensifie la mécanisation. Certaines fermes céréalières n’ont qu’un travailleur pour 100 hectares. Des activités comme l’horticulture ou la viticulture, qui exigeaient beaucoup de main-d’œuvre, s’exerçaient en général autour de petites exploitations; elles peuvent s’étendre maintenant à des surfaces de plus en plus grandes, grâce à l’existence de nouvelles machines de récolte. N’a-t-on pas mis au point des appareils effectuant mécaniquement la vendange!

Ainsi se pose impérativement l’obligation d’accroître les surfaces des plus petites exploitations. Dans la mesure où, par suite du vieillissement des agriculteurs, certaines d’entre elles sont disponibles, elles sont reprises par les jeunes exploitants, ce qui pose de nouveau le problème du remembrement en même temps que celui d’une modification des bâtiments où siégera la nouvelle entreprise.

Les agglomérations

Le village

Le village constitue la structure où les familles prennent contact les unes avec les autres et trouvent les services qui leur sont nécessaires. En France, le problème dramatique concernant ces structures est que de très nombreuses communes ont une population insuffisante pour que l’agglomération remplisse ses fonctions; dans ces conditions, il n’est plus possible, par exemple, d’avoir une école ou de choisir un conseil municipal valable. Il faut se rappeler que le village est essentiellement un regroupement de maisons, tandis que la commune est une unité administrative. Dans les régions où l’habitat est dispersé, l’agglomération de maisons marquant géographiquement le centre du territoire peut être de faible importance. L’essentiel est que ces quelques demeures groupées autour de la mairie, de l’église et de l’école aient une position géographique telle que les habitants du territoire y viennent tout naturellement trouver les services dont ils ont besoin. Les conditions que doivent remplir ces centres sont donc marquées par les services qu’ils peuvent rendre et par leur fonction de relais entre l’habitat dispersé et les diverses collectivités, cette liaison étant assurée essentiellement par le réseau routier.

Les planificateurs ont établi par voie d’enquête le nombre de clients qui semblaient nécessaires pour faire vivre une unité d’un commerce donné. Par exemple, aux Pays-Bas, 55 types de commerces ont été examinés, et l’importance de leur clientèle évaluée en considérant le nombre de magasins pour 10 000 habitants:

– dans le groupe 1 (plus de 10 magasins pour 10 000 habitants), on trouve les commerces suivants: mercerie, épicerie, laiterie, salon de coiffure, tabac, boucherie, cycles et accessoires;

– dans le groupe 2 (de 2 à 10 magasins pour 10 000 habitants): pharmacie, pâtisserie, magasins de chaussures, d’ameublement, d’appareils électriques, quincaillerie, papeterie;

– dans le groupe 3 (moins de 2 magasins pour 10 000 habitants): appareils sanitaires, radio, bijouterie, horlogerie, parfumerie, instruments de musique, optique, articles de sport, armes et munitions, etc.

Une même étude effectuée en France a donné une classification du même ordre, quoique plus détaillée. Les cafetiers, épiciers et coiffeurs correspondent à 500 clients; les boulangers, bouchers, tabac à 1 000; les cordonniers et menuisiers à 1 200.

Il faudrait également considérer les établissements sanitaires, que l’on peut hiérarchiser, avec R. Sand (1941), de la manière suivante: dispensaires, soins de première urgence; cliniques pour petites opérations et maternité; hôpitaux de grand rattachement disposant des moyens de la médecine moderne; établissements spéciaux pour traitements de maladies chroniques. Il faut en outre prévoir une infirmière pour 400 habitants, un médecin pour 500 à 1 000 habitants, un dentiste pour 2 000.

Mais, pour faire appel à ces services, la population doit trouver des emplois. En prenant le cas limite d’un ouvrier pour 100 hectares, il y aurait 15 travailleurs sur les 1 500 hectares de la commune moyenne, ce qui, en estimant qu’un travailleur a la charge de 5 ou 6 personnes, représenterait de 75 à 90 habitants par village. Actuellement, dans la plupart des cas, le nombre de travailleurs est beaucoup plus important; évidemment, on ne peut alors pratiquer la grande culture; seules la polyculture ou des productions agricoles plus intensives sont possibles. On retrouve la relation entre le caractère plus ou moins intensif de l’agriculture et les dimensions et la population des communes. Pour une commune de 1 500 à 2 000 hectares, 200 à 300 habitants est une moyenne, mais les communes forestières des Landes, où le bois domine, atteignent parfois 10 000 hectares pour le même nombre d’habitants.

On peut s’attendre que l’activité purement agricole offre de moins en moins d’emplois pour une surface donnée. Dans ces conditions, la surface capable de faire vivre une population suffisante par l’agriculture pour justifier la présence d’un ensemble de services devient considérable: c’est la désertification , qui frappe certaines régions françaises. Toutefois dans d’autres régions, un mouvement inverse tend à s’amorcer. On assiste à une diversification et une intensification des productions (élevage hors sol, fruits, etc.).

Deux options sont possibles. La première consiste à admettre l’existence d’un espace quasiment vide; il faut alors assurer un minimum d’entretien et de surveillance par des agents regroupés dans de petits centres très distants les uns des autres. La seconde consiste à assurer une densité de population suffisante, et donc à créer des sources de revenus ou à fixer des habitants ne vivant pas de l’agriculture. Trois grands secteurs de l’activité sociale sont alors concernés: l’implantation de petites industries, le développement de résidences secondaires et d’activités de loisirs, la création des résidences pour retraités. Chacune de ces activités suppose, à l’échelon du village, des aménagements. Ces solutions ne sont pas seulement possibles; elles sont souhaitables. Elles existent dans la réalité; mais, si en France, suivant H. de Farcy (1971), environ 20 p. 100 des revenus des agriculteurs proviennent d’activités non agricoles, cette proportion s’élève à 50 p. 100 aux États-Unis et en Italie. Soulignons qu’il ne s’agit pas seulement d’ouvriers partageant leurs activités entre deux secteurs de l’économie, mais aussi d’agriculteurs prenant en charge, avec leur matériel ou le matériel des coopératives, l’exécution de petits travaux de génie civil pour le compte de la collectivité, ou d’hommes n’appartenant pas au milieu agricole. L’organisation de chasses, de pêche, de parcours équestres, d’accueil touristique figure également parmi les activités susceptibles d’apporter des compléments de revenus.

Du village à la métropole

On est amené à envisager plusieurs types d’agglomération allant de la petite localité rurale à la ville en passant par le village-centre.

La petite localité rurale comprend une soixantaine de familles, et quelques services s’y trouvent localisés; des évaluations du même ordre de grandeur ont été proposées aussi bien par les organisateurs de la réforme espagnole que par la Compagnie générale des oléagineux tropicaux au Sénégal ou le Mochav Odim (groupement d’exploitation autonome) en Israël, l’objectif étant de 500 habitants environ.

Ces villages secondaires, qu’on pourrait tenir encore pour des hameaux, vont dépendre d’un village-centre, véritable commune correspondant en gros à de petits cantons actuels quant à leurs dimensions et à leur population. Il est possible d’envisager un type de plan idéal, comme celui qui a été proposé par M. Dayre: un territoire rectangulaire de 15 kilomètres carrés bordé par deux routes nationales, découpé par deux chemins ruraux et un chemin communal, chacune de ces unités étant intégrée dans un territoire rectangulaire de 18 憐 30 kilomètres regroupant 36 communes. Une telle disposition ramènerait le réseau routier à 0,87 km par kilomètre carré, soit le tiers de la moyenne française actuelle. C’est là un fait important car, moins le territoire est peuplé, plus le coût relatif de l’infrastructure par habitant est élevé. Bien entendu, cela pose le problème des moyens de transport. Déjà la centralisation a conduit à généraliser le ramassage scolaire, devenu une nécessité. D’autre part, on assiste à la fermeture de quelques lignes de chemin de fer et à leur remplacement par des lignes d’autocar, mais celles-ci ne seront maintenues que si l’intensité du trafic est suffisante. On envisage, au cas où il n’y aurait plus de service à la disposition du public, que ce soit les cars de ramassage scolaire qui relient les villages aux villes de ressources.

Les fermes elles-mêmes peuvent être situées au centre d’un carré rattaché par un chemin privé à la route communale ou se trouver décentrées au bord de la route, les rectangles constitués par deux fermes juxtaposées étant délimités par des collecteurs destinés à l’évacuation des eaux. Cette disposition des routes parallèles aux fossés réduit le nombre des ouvrages d’art et diminue ainsi considérablement les investissements.

Aux Pays-Bas, la hiérarchie des agglomérations comprend: d’abord, les centres de services équivalant aux hameaux et rayonnant sur un millier d’hectares avec chapelle, école, crèche, quelques boutiques, etc.; ensuite, le village rural desservant 5 000 à 6 000 hectares, avec une population d’environ 4 000 personnes, et possédant paroisse, école, centre pour les premiers soins, poste, commissariat de police ou gendarmerie, et les commerçants qui seraient suffisamment achalandés par une telle population; enfin, la petite ville, située à une distance n’excédant pas 10 à 20 kilomètres et dans laquelle se trouverait alors l’essentiel des ressources courantes.

Ces schémas correspondent à un idéal; ils supposent un minimum de densité de population régulièrement réparti et, surtout, un territoire homogène. Dans les pays de vieilles civilisations agraires et de grande diversité, on s’efforce de tendre vers cet idéal en regroupant les communes existantes, mais il faut alors choisir le mieux possible celui de ces villages qui deviendra la localité principale de l’ensemble. Cette évolution est extrêmement difficile, chaque municipalité s’efforçant d’acquérir le privilège de devenir un village-centre. Les arguments techniques et économiques que l’on peut opposer aux luttes d’intérêts sont nombreux, parfois contradictoires, et donc délicats à mettre en valeur. La présence de rivières, l’influence du relief, les problèmes posés par la lutte contre l’érosion, l’existence de voies de communication sont des éléments qui interviennent sur le choix.

Au-dessus de la petite ville se situeraient les villes de moyenne importance, chefs-lieux de départements ou centres régionaux avec des populations atteignant ou dépassant 150 000 habitants; toutes les ressources de la vie moderne s’y trouveront.

Enfin, au sommet de la hiérarchie, les grandes régions: en France, la Région parisienne et les huit métropoles d’équilibre qui constituent les piliers de l’aménagement du territoire.

La protection de l’environnement

L’aménagement rural doit non seulement permettre mais encore organiser la protection de la nature et offrir à l’homme un meilleur environnement.

Il faut tout d’abord protéger les sols contre l’érosion, qui est intense dans les régions où se juxtapose l’action du relief et des précipitations, comme dans celles où le vent balaye de vastes étendues planes. Les solutions de ce problème ont été analysées précédemment.

L’aménagement doit contribuer à la protection du milieu rural contre les incendies. C’est ainsi que la Compagnie des Landes de Gascogne a eu pour mission de promouvoir le développement d’exploitations agricoles dans le massif forestier des Landes. Ce peuplement artificiel de 1 million d’hectares presque d’un seul tenant était dévasté pendant les périodes de sécheresse par de très graves incendies de forêts, entraînant des pertes de biens et de vies humaines. Pour surveiller ce massif, il fallait des hommes; de plus, la présence de clairières cultivées peut constituer autant de barrages limitant l’extension des incendies et faciliter l’intervention des sauveteurs aux points sinistrés. La société devait donc acquérir, défricher et aménager un certain nombre de surfaces de manière à y implanter une agriculture active.

L’espace rural est le cadre de pollutions qui proviennent soit du milieu urbain et industriel, soit du milieu rural lui-même. La pollution atmosphérique d’origine urbaine ou industrielle peut dégrader les conditions de vie en milieu rural et endommager la végétation naturelle et les cultures, du moins dans certaines conditions particulières topographiques et climatiques (inversion de température dans des vallées, par exemple). À cet égard, la concentration des industries présente un avantage limitant l’étendue de l’espace rural soumise à ces inconvénients. Mais cette concentration présente des désavantages, car l’activité auto-épurative du milieu naturel, notamment aquatique, risque d’être saturée par des apports massifs de déchets. De ce fait, il faut surveiller les sources de pollution existant dans le milieu rural lui-même, de façon que leur débit ne dépasse pas, même momentanément, les capacités d’épuration du milieu naturel. L’augmentation temporaire de la population de certains villages ou de petites villes pendant les vacances, le fonctionnement des industries agricoles, la concentration de l’élevage peuvent conduire à la nécessité d’épurer les effluents plutôt que de les rejeter tels quels dans le milieu rural. Cela entraîne à imaginer des procédés d’épuration moins onéreux que les usines d’épuration (rédhibitoires pour des collectivités peu nombreuses) ou les usines à activités saisonnières. Les éléments nutritifs, azote et phosphore notamment, contribuent, lorsqu’ils sont trop abondants, à l’eutrophisation des eaux (cours d’eau, lacs et plans d’eau). La protection de l’espace rural contre cet inconvénient implique une réduction des apports (phosphore des détergents, entraînement des nitrates) et une épuration des effluents, urbains notamment. Le problème des nitrates prend une dimension particulière du fait que toute la population rurale et urbaine est concernée. Une part importante des nitrates provient de sources diffuses (milieux artificialisés divers dont certaines activités agricoles). Des efforts importants sont entrepris pour lutter contre cette évolution.

Il ne suffit pas cependant de conserver l’espace rural et de le protéger; il faut tenir compte de son agrément, et d’abord de la valeur esthétique des paysages en régions cultivées ou non. Un aménagement rationnel qui ne considérerait que des données économiques et des infrastructures créerait un espace inhumain où ne s’élèveraient, au milieu d’un treillis de voies de communication et d’ouvrages hydrauliques, que les masses artificielles des bâtiments et des usines. En région cultivée, l’harmonie des paysages résulte de l’agencement des champs et de leur équilibre avec les bois, ce qui amène à étudier l’équilibre agro-sylvo-pastoral. Les Néerlandais, sur les terrains si coûteux arrachés à la mer, ont réservé certaines surfaces à la plantation de forêts; les routes elles-mêmes sont bordées de rideaux d’arbres. Si l’œil humain trouve son compte dans cette diversité, elle a aussi ses avantages techniques. Ces masses de végétation brisent l’action du vent au niveau du sol et limitent ses dégâts. D’ailleurs, dans les zones dépourvues d’une végétation brise-vent, c’est autour de la maison d’habitation que s’élèvent les arbres protecteurs.

Il faut préserver les paysages caractéristiques et aménager ceux qui ont été dégradés par l’homme (anciens pays miniers, par exemple). La création d’activités de loisir implique qu’ils soient animés par une faune suffisamment abondante et variée, ce qui entraîne l’aménagement de réserves pour la faune terrestre et l’empoissonnement des rivières préalablement protégées contre la pollution.

L’altération des paysages par des infrastructures ou équipements tels que les autoroutes doit aussi retenir l’attention; cela implique qu’on tienne compte du site au moment de leur implantation, qu’on rende possible l’installation d’une couverture végétale sur les talus par apport de terres au-dessus des déblais exclusivement rocheux.

Il faut aussi que les constructions destinées à l’habitation, à l’exploitation agricole ou à tout autre usage (transformateurs, silos, châteaux d’eau) tiennent le plus grand compte de l’architecture traditionnelle de chaque région. De ce point de vue, l’effort de modernisation des fermes, la construction de résidences secondaires n’ont pas eu que des résultats heureux. Les soucis d’économie et, plus encore, la fantaisie des uns et des autres ont conduit les particuliers à faire du nouveau, ce qui a trop souvent détruit le charme du paysage traditionnel. Différentes mesures ont été prises pour limiter cette évolution et garder du passé ce qu’il nous avait légué de meilleur. La croissance des villages doit être orientée de façon à conserver leur originalité en évitant une dispersion anarchique des résidences et l’augmentation qui s’ensuit des charges d’infrastructures.

Les zones du territoire ou les terroirs qui sont peu favorables à une activité agricole, en particulier pour des raisons climatiques, tendent à se dépeupler complètement. Si, en montagne, on peut créer dans ces zones des stations de sports d’hiver, il en va tout autrement quand le relief est moins marqué ou quand les difficultés climatiques tiennent à la sécheresse.

Le maintien d’un minimum de présence humaine dans ces dernières zones dépend alors d’une agriculture extensive ou semi-intensive, de l’élevage, du développement des résidences secondaires et de l’existence de ruraux pouvant avoir à temps partiel une mission d’entretien (chemin, débroussaillage) et de surveillance, et par exemple de lutte contre l’incendie. Avec le développement de l’activité touristique, en particulier du camping, les foyers d’incendie sont de plus en plus nombreux, et la lutte contre ce fléau doit être assurée à l’échelle nationale par des agents rétribués.

Les problèmes liés à la propriété

L’existence de ces diverses nécessités, l’établissement de plans, les actions qui ont été énumérées dans cet article ont une conséquence très lourde: une modification profonde de la notion de propriété. Dans le premier cahier des grands aménagements régionaux (1963), Philippe Lamour développe largement ce thème. En effet, dès qu’un plan d’aménagement est établi, les zones qui sont situées sous son emprise se trouvent souvent valorisées, parfois au contraire dépréciées. Pour éviter la spéculation, il est donc nécessaire que l’État puisse, à la demande des promoteurs, leur assurer la disposition des terrains qui feront l’objet du réaménagement. La notion actuelle d’expropriation pour cause d’utilité publique est une procédure lente qui exige un délai s’étalant de huit mois à deux ans. Les raisons qui justifient l’expropriation jouent difficilement quand il s’agit de s’assurer la disponibilité de terrains dont l’utilisation ne sera nécessaire que pour des phases ultérieures du programme. Faute de disposer de cette possibilité, de nombreux projets ne seront réalisés qu’en partie et risquent ainsi de perdre leur efficacité.

Il semble que la définition de la propriété comme le droit «d’user et d’abuser de la chose» jusqu’à «en retirer une utilité définitive» – ce qui va parfois jusqu’à sa destruction – devrait se restreindre à un droit d’usage d’un caractère tutélaire, donnant à celui qui le possède l’obligation d’en user «en bon père de famille». Ainsi, à côté du droit personnel délégué par la loi à un individu, existerait une fonction sociale obligeant le détenteur à user de son bien dans l’intérêt de la collectivité, et pas seulement pour sa satisfaction personnelle.

Si l’aménagement du milieu rural a comme première conséquence une emprise de la collectivité sur l’individu, on peut espérer aussi qu’il en constituera la sauvegarde: la disposition sans restriction de biens tels que des ressources en eau ou en terre aboutirait à bloquer le fonctionnement du système et amènerait les intéressés eux-mêmes à en subir les conséquences.

L’espace rural a fait l’objet, au cours des siècles, d’aménagements successifs adaptés aux conditions de chaque époque. La diversité des paysages est la résultante de ces réorganisations, plus ou moins nombreuses selon qu’il s’agit de pays anciens ou nouveaux. Actuellement, divers phénomènes obligent à envisager l’aménagement rural avec un regard nouveau. En effet, la concentration urbaine, la multiplication des travaux d’équipements et d’infrastructures, les déséquilibres régionaux, l’incompatibilité entre des utilisations de plus en plus diversifiées font de l’espace, notamment rural, un bien qu’il faut gérer au mieux des intérêts de la collectivité. De ce fait, il n’est plus possible de dissocier l’aménagement rural de celui du territoire. Ainsi, certaines zones favorables, telles que des vallées jusqu’ici réservées à l’agriculture, appellent des utilisations diverses qui ne peuvent être envisagées simultanément, ce qui implique des choix qui intéressent plusieurs secteurs d’activités. En outre, l’aménagement du secteur rural conduit à rechercher de nouvelles finalités dans un monde en mutation. L’espace rural doit être considéré non plus seulement comme le théâtre d’activités, principalement agricoles et forestières, mais aussi comme un cadre de vie, un environnement pour l’homme, d’origine rurale ou citadine. En ce sens, il concerne l’ensemble de la population.

Encyclopédie Universelle. 2012.

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